Quand on se perd dans le développement personnel (Ou comment vouloir trop “se trouver” finit par nous égarer un peu)
- Mylene Guilbert
- 4 nov.
- 4 min de lecture

Une réflexion bien personnelle
Cet article, il m’est venu après une de ces journées où j’ai réalisé que je passais plus de temps à “me comprendre” qu’à me vivre. J’ai ri toute seule, un peu nerveusement, en me disant : « bon, Mylène, il est peut-être temps de te donner une pause de toi-même ».
C’est paradoxal pour une coach, non ? On aide les autres à mieux se connaître, à grandir, à trouver leur clarté. Et parfois, on tombe nous-mêmes dans le piège du “toujours mieux”.
Parce qu’au fond, le développement personnel, c’est comme un chocolat noir à 90 % : délicieux en petite dose, amer quand on en abuse.
Le piège du mieux-être à tout prix
Au départ, c’est sincère. On veut se sentir plus alignée, plus apaisée, plus consciente. On met notre réveil-matin à 4h du mat, on lit, on médite, on explore. On découvre des outils fabuleux, des pratiques qui transforment. Mais à force de vouloir évoluer, on transforme parfois notre quête en performance.
Travailler sur soi devient une mission à accomplir.
On veut décoder chaque émotion, guérir chaque blessure, comprendre chaque réaction.
On se donne des objectifs de croissance personnelle comme on suivrait un plan d'entrainement intérieur.
Et quand on n’y arrive pas, la petite voix du mental s’en mêle :
“Tu devrais être plus calme.”
“Tu n’as pas encore lâché prise.”
“Tu n’as pas fait ton journaling depuis trois jours.”
À ce rythme, on finit par se demander si la sérénité a un KPI.
Quand “se connaître” devient une job à temps plein
Certaines femmes que j’accompagne me disent qu’elles sont épuisées de vouloir aller bien. Elles ont tout lu, tout essayé, tout noté. Et pourtant, elles se sentent encore dans le brouillard. Je les comprends tellement. Parce qu’à un moment, je m’y suis reconnue aussi.
Le trop-plein de conscience peut devenir une nouvelle forme de contrôle.
On veut tellement “comprendre” qu’on ne laisse plus la place à la simplicité et à la créativité. La tristesse devient un concept à analyser, la joie une vibration à maintenir, la peur une croyance limitante à dissoudre.
Et si, au lieu de chercher à tout expliquer, on apprenait à simplement traverser ce qu’on ressent ?
Revenir à la simplicité
La vraie croissance ne se passe pas toujours dans un livre ou un podcast. Elle se joue dans le concret : dans la conversation où tu dis enfin ce que tu penses, dans la balade où tu respires pour vrai, dans ce moment où tu choisis d’arrêter de “travailler sur toi” pour juste vivre ta journée.
(Reconnaissance spéciale à toutes celles qui savent que ce “juste vivre” est parfois la chose la plus courageuse du monde.)
Revenir à soi, c’est accepter de ne pas tout optimiser. C’est marcher sans intention, rire sans analyse, s’ennuyer sans culpabilité. C’est laisser la vie être ce qu’elle est : un peu floue, un peu belle, un peu bordélique.
Le développement personnel, c’est beau. C’est même nécessaire. Ça nous aide à grandir, à mieux comprendre nos réflexes, à retrouver du sens dans le chaos. Mais il y a aussi un moment où on peut déposer les outils et simplement vivre un peu. On n’a pas toujours besoin de décortiquer, d’évoluer, de manifester ou de guérir. Parfois, la plus belle preuve de conscience, c’est de chiller un peu avec soi-même. Fermer les livres, prendre une marche, rire trop fort, ne rien résoudre. Parce que la croissance, ça se fait aussi dans les jours où on n’essaie pas. Dans la simplicité de respirer sans chercher à s’améliorer.
Se fréquenter au lieu de se corriger
Le véritable travail sur soi, celui qui dure, ne se mesure pas. Il se ressent. C’est celui qu’on fait quand on se fréquente avec bienveillance, sans exigence de résultat. Quand on apprend à aimer les coins d’ombre sans vouloir y allumer tous les projecteurs. Quand on cesse de se demander si on “avance”, et qu’on décide simplement de se rencontrer, là où on est.
Parce qu’au fond, ce qu’on cherche, c’est peut-être seulement un peu de paix dans ce qu’on est déjà.
Questions pour se recentrer
Est-ce que j’ai transformé ma quête du bien-être en nouveau projet de performance ?
Qu’est-ce qui, dans ma vie, me connecte vraiment à la paix sans effort ?
Quand ai-je cessé d’être indulgente envers mes contradictions ?
Et si la vraie évolution était de me permettre d’être un peu moins “en travail” et un peu plus en vie ?
Cet article, c’est un petit rappel pour moi autant que pour toi. Parce qu’on a beau être coach, on reste humaine.
Je crois qu’on a toutes eu, à un moment ou un autre, cette impression de se perdre un peu dans notre volonté d’aller bien. De vouloir “se trouver” à tout prix et d’oublier, en chemin, qu’on était déjà là.
Alors si tu sens que tu tournes en rond dans ta croissance, que tu t’essouffles à vouloir t’améliorer, ou que tu as simplement besoin d’un espace pour remettre un peu de douceur dans ton parcours, je t’invite à venir en parler.
Pas pour ajouter une nouvelle méthode à ta liste. Mais pour créer ensemble un moment vrai, lucide, ancré dans ton rythme. Un espace où tu n’as rien à prouver, rien à corriger, seulement à te retrouver.
Mylène



Commentaires